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ANAE N° 142 – APPORTS DE L’OCULOMÉTRIE (EYE-TRACKING) EN PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT ET DANS LES TROUBLES NEURO-DÉVELOPPEMENTAUX

Disponible

Dossier coordonné par le Pr Carole Tardif (Université d’Aix-Marseille),

le Dr Joëlle Martineau (Université de Tours) et le Pr Édouard Gentaz (Université de Genève)

Ce dossier est consacré à des recherches menées dans le champ de la psychologie du développement et de la psychopathologie développementale. Les travaux exposés ici s’intéressent à des populations au développement typique (bébés et enfants) et atypique (enfants présentant  des troubles du spectre de l’autisme – TSA) et étudient particulièrement le domaine de la cognition sociale. Ces travaux ont tous été réalisés au moyen de de l’oculométrie (technique d’eye-tracking) dont l’apport est considérable en psychologie du développement et dans les troubles neurodéveloppementaux, comme le souligne le titre de ce numéro. Ils permettent  notamment  d’affiner la compréhension en particulier des expressions faciales, le traitement des visages, les interactions sociales, l’orientation sociale, les comportements pro- et anti-sociaux, la reconnaissance des émotions, et l’anticipation oculomotrice. En effet, ces habiletés, fonctions ou comportements,  peuvent être explorés par diverses procédures expérimentales ayant recours à de multiples paradigmes, d’autant  mieux  que l’introduction des systèmes d’enregistrement des mouvements oculaires a apporté une aide supplémentaire à l’investigation des capacités cognitives, sociales, émotionnelles dans des populations souvent complexes à étudier du fait des limites du langage (bébés, très jeunes enfants) ou des particularités de communication et d’interaction sociale (TSA). L’oculométrie fournit alors des informations intéressantes sur la localisation précise de la fixation de l’attention visuelle du sujet sur la scène présentée à l’écran (et notamment sur différentes zones d’intérêt),  tandis que le suivi du regard renseigne sur l’exploration oculaire de cette scène grâce aux mesures de latence  portant sur les saccades, durées de fixation, alternances, etc.,  qui mettent en évidence le comportement d’exploration visuelle et la réactivité pupillaire.

Dans le domaine de l’autisme, ces techniques non-invasives pourraient aussi devenir un atout pour améliorer l’aide au diagnostic précoce, notamment grâce à une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques et psychologiques qui sous-tendent les symptômes observés. Par exemple, une moindre fixation visuelle sur les visages, et notamment les yeux du partenaire d’interaction, repérée très tôt au cours du développement, pourrait être un indice précurseur de difficultés potentielles à surveiller, notamment dans les fratries à fort risque pour lesquelles les trajectoires développementales de fixation et d’engagement visuel des jeunes enfants à risque seraient,  alors,  explorées de façon régulière et systématique. Il y a sans doute là un véritable enjeu sociétal et de prévention.

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