Dossier coordonné par Francine Lussier, Professeure associée au département
de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR),
Directrice des activités cliniques et scientifiques au centre CENOP Inc.
L’anxiété est l’une des manifestations cliniques présentes dans de nombreux syndromes neurodéveloppementaux chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Associée à la détresse, à l’isolement, voire à l’exclusion sociale et aux troubles cognitifs, ses effets sont délétères autant sur la santé que sur les relations sociales, l’apprentissage et l’estime de soi. Les répercussions à long terme des problèmes d’anxiété sont largement documentées (victimisation, décrochage, radicalisation, dépendance, chômage…).
La nature secrète de l’anxiété et la pluralité de ses expressions (inquiétudes multiples, peur de la nouveauté, perte de contrôle, troubles d’attention, de concentration, pensées alarmistes, doutes, obsessions, évitement, rituels, compulsions, crises, agressivité, insomnies, sudations, fatigue…) la rendent difficile à identifier. De plus, la contribution de l’environnement au maintien des symptômes physiques, émotifs, comportementaux et cognitifs est souvent subtile ou difficile à enrayer. Elle pose à ce titre aussi de sérieux défis à tous les intervenants.
Ceux-ci ont besoin d’évaluer, de comprendre et d’intervenir auprès des personnes qui souffrent d’anxiété. L’apport de plusieurs disciplines relatives à la santé mentale (médecins, psychologues et neuropsychologues, psychoéducateurs, intervenants sociaux, en santé et en milieu scolaire) est nécessaire et permet une plus grande diversité dans le traitement de l’anxiété.
Les enfants à tout âge sont susceptibles de présenter des symptômes d’anxiété. Nos contacts fréquents avec les professionnels scolaires nous incitent à penser que les problèmes d’anxiété sont généralisés à toute population estudiantine, tant au primaire, qu’au secondaire (collège), qu’au CÉGEP (lycée). Aussi avons-nous accordé cette année la parole à des chercheurs et des professionnels qui s’intéressent à l’anxiété dès la petite enfance, mais aussi, bien évidemment, à l’enfance, à l’adolescence et même aux jeunes adultes.
Parfois, à la suite d’une recommandation scolaire, les parents consultent en neuropsychologie parce que leur enfant ne fonctionne pas très bien à l’école et on se questionne sur les causes possibles de cet écueil scolaire. Il arrive qu’aucun déficit neuropsychologique ne puisse expliquer l’échec de l’enfant, mais que la présence de symptômes anxieux se révèle au cours de l’entretien du neuropsychologue clinicien. Il est donc souhaitable de connaître les chemins possibles qui s’offrent à ces enfants anxieux dont les manifestations sont plus discrètes.
L’anxiété est, par ailleurs, l’un des symptômes associés le plus souvent rapporté par les parents d’enfants porteurs d’un syndrome neurologique : entre autres, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) M.-C. Guay, le trouble du spectre de l’autisme (TSA) G. Bernier, le syndrome Gilles de la Tourette (SGT). I. Gascon
Les enfants en difficulté ou en trouble d’apprentissage sont également susceptibles de connaître de l’anxiété (tout particulièrement celle suscitée par les mathématiques). M. Fayol
Les jeunes à haut potentiel (HP) souffrent-ils davantage d’affects anxieux ou de troubles émotionnels que les autres enfants ? E. Chevrier
L’anxiété chez les enfants d’âge préscolaire est une réalité de plus en plus présente. Intervenir adéquatement durant cette période devient impératif afin d’offrir à ces jeunes des compétences liées à l’expression des émotions qui constitueront des facteurs de protection et qui les aideront à se prémunir contre les effets délétères de l’anxiété et des troubles comorbides une fois adultes. M.-M. Brossard
En proposant ce symposium, nous souhaitions explorer de nouvelles stratégies d’intervention telles l’hypnose, la pleine conscience et l’application de la réalité virtuelle au traitement de syndromes anxieux. L. Cané, L. Turgeon, M. Rebattel
Le choix d’éditer un numéro sur l’anxiété a été retenu parce que de nombreux professionnels s’inquiètent d’une recrudescence de ses manifestations chez les jeunes, son but est la mise en commun, entre chercheurs et intervenants, de leurs hypothèses de travail et de leurs expériences pour mieux intervenir auprès d’une patientèle d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes souffrant de ces problèmes de santé mentale.
Éditorial – Connaissances scientifiques : apprendre à identifier et différencier les sources d’information
DOSSIER
Avant-propos – Anxiété, troubles neurodéveloppementaux et des apprentissages
Anxiété et troubles neuropsychologiques : résumés de 5 conférences présentées lors du symposium au Québec
Le TDA/H et les troubles anxieux chez les jeunes : une comorbidité fréquente mais un défi pour le diagnostic différentiel et les interventions à prioriser
Anxiété intrinsèque au TSA, engendrée par le TSA ou comorbidité ?
L’hypnose dans le traitement de l’anxiété chez l’enfant
Activités arithmétiques et anxiété
Les jeunes à haut potentiel souffrent-ils davantage d’affects anxieux ou de troubles émotionnels que les autres enfants ?
Agir en prévention pour contrer les effets néfastes de l’anxiété : l’intervention précoce chez les 0-5 ans
Le traitement des troubles anxieux chez les enfants et les adolescents : bilan et approches prometteuses
Comment se manifeste l’anxiété chez les patients atteint du Syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) ?
Troubles neurodéveloppementaux, anxiété et pleine conscience
VARIA
Validation d’une version adaptée de l’ODÉDYS auprès d’un échantillon de répondants de 5e année (CM2) du Nouveau-Brunswick, Canada
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