Dossier coordonné par D. Alamargot (Université de Poitiers), M.-F. Morin (Université de Sherbrooke) et X. Aparicio (Université de Paris-Est Créteil)

L’objectif de ce dossier est de présenter une série d’études visant, d’une part, à préciser la nature des connaissances et représentations, notamment métagraphiques, en jeu dans la compréhension et la production morphosyntaxiques et, d’autre part, à montrer en quoi et comment la production réussie de certaines marques morphosyntaxiques s’avère dépendante, au-delà de la « simple connaissance des règles », de paramètres cognitifs, temporels, émotionnels, syntaxiques et linguistiques, chez les élèves ordinaires ou atteints de dyslexie.

Intitulé « Apprentissage de la grammaire de la cognition à la classe », ce dossier a également l’ambition de montrer en quoi des dispositifs pédagogiques mobilisant des représentations et des procédures métagraphiques peuvent s’avérer efficaces pour améliorer les traitements morphosyntaxiques et la réussite grammaticale, chez des élèves de différents niveaux scolaires du primaire.

Nous espérons ainsi contribuer à l’amélioration de l’apprentissage grammaticale des élèves à l’école, en montrant que la réussite grammaticale n’est pas seulement une question « de bonne connaissance des règles du système », mais également et surtout, de capacités, notamment cognitives, à convoquer des représentations et mettre en œuvre des procédures au moment opportun, dans le contexte plus ou moins complexe de la production écrite.

Voir également le dossier thématique ANAE N° 163, intitulé « Apprentissage et enseignement de la production écrite à l’école : apports de la recherche en sciences cognitives » abordant presque exclusivement l’aspect de l’orthographe lexical (Alamargot & Morin, 2019), qui met l’accent sur les trois composantes de la production écrite – la graphomotricité, l’orthographe et le texte, dans le but de dresser un bilan des résultats des principaux travaux menés en sciences cognitives, et d’analyser en quoi ces apports pouvaient aider à concevoir des situations d’aides et d’entraînements, à l’attention des élèves ordinaires et en difficulté d’apprentissage. Dans ce cadre, les caractéristiques implicites et explicites de l’apprentissage de la composante orthographique ont été essentiellement, si ce n’est exclusivement, abordées à un niveau lexical.